Les VFX de Superman 2025
- June Anga

- il y a 3 jours
- 10 min de lecture
Depuis la sortie du film Superman en salles et l'annonce d'une suite au film, les aficionados de DC attendent les prochaines sorties de 2026 avec impatience (la série Lanterns et le film Supergirl: Woman of Tomorrow).
Entre-temps, on en apprend un peu plus sur les secrets de fabrication du film et ses coulisses avec la publication ces dernières semaines de photographies, de vidéos et de témoignages sur le film...
Quelques révélations comme cet été
Parmi tout cela, James Gunn a partagé le 2 novembre les premiers effets spéciaux (pas d'IA comme il le rappelle) autour de son chien Ozu en Krypto :
Première vidéo test que j'ai obtenue d'Ozu dans le rôle de Krypto, jouant avec mon chat. Oui, c'est de l'imagerie de synthèse (ce n'est pas la même chose que l'IA, alors arrêtez de l'appeler ainsi !) #Superman
Avant même la sortie du film au cinéma, la question des effets spéciaux a beaucoup fait débattre. Entre inquiétude et doute, les fans et observateurs ont obligé des mises au point de James Gunn sur ses choix de plans aérodynamiques de vols notamment. Il a du expliquer sa démarche hybride entre pratical et vfx et avait alors référence à plusieurs reprises aux agences sollicitées pour les effets spéciaux en lien avec les travaux de Stéphane Cerretti et de Beth Mickle. Nous avons alors évoqué Weta Digital, Framestore ou encore Industrial Light and Magic (ILM) et le travail des équipementiers comme Cinemoves en complément.
Chacun a commencé à communiquer sur les secrets de tournage et les coulisses depuis cet été. Dans cette même veine, les techniciens d'ILM ont publié le 19 novembre sur leur site un article intitulé "Comment ILM a aidé James Gunn à faire décoller son Superman grâce à des effets visuels époustouflants". Nous avons pu voir des vidéos pendant l'exploitation au cinéma. Cette fois, leur texte présente les différents choix techniques et de fabrication du film de la part du superviseur des effets visuels Enrico Damm (Rogue One: A Star Wars Story, Ahsoka), de ceux des animations Paul Kavanagh (Star Trek, Deadpool & Wolverine) et Stephen King (The Avengers, The Batman) et de celui des effets spéciaux Matt Middleton (Mission: Impossible – Dead Reckoning Part One, Alien: Romulus).
Le travail d'ILM
ILM a pris en charge une grande partie des effets visuels, en collaboration avec le superviseur VFX Stephane Ceretti. L’équipe a travaillé notamment sur la création de Metropolis, les personnages de Superman, Ultraman et du Marteau de Boravia, de l'Ingénieur dans différentes séquences du film, seuls ou ensemble, ainsi que de Krypto. Ils ont également œuvré aussi sur la méduse nocturne avec la Justice Gang, comme toute la partie menant au combat final dans le stade de baseball, à la faille interdimensionnelle et les destructions des immeubles de Metropolis...
C'est le fruit d'un travail d'envergure des agences d'ILM dans la monde (Sydney, Mumbai, San Francisco et Vancouver) dans la continuité des fuseaux horaires et en bonne intelligence.
Metropolis
Selon Enrico Damm, les équipes d'ILM ont été sollicitées en pré-production très tôt par Stéphane Ceretti,, Susan Pickett (la productrice d'effets visuels), Beth Mickle et James Gunn afin de construire progressivement une Metropolis, ensemble et par itération. Ils ont fait évolué la ville au fil du temps pour créer la maquette qui servira en post-production comme référence à tous les prestataires du projet.
L'un des objectifs était de proposer une ville réelle à "l'atmosphère vivante et animée" et, pour ce faire, ils se sont fondées à 70% sur la ville de New York qu'ils ont survolé en hélicoptère afin de disposer d'une référence photographique claire. C'est à partir de cela que l'équipe d'ILM de Sydney a construit en grande partie la ville en différentes sections et en de petits ensembles avec d'élaborer un environnements numériques détaillés comprenant des centaines de bâtiments uniques. Ainsi, Metropolis dépassait son inspiration new-yorkaise pour avoir un aspect "organique" et particulière.

Photos : ILM & Warner Bros
Sur le tournage avec Superman et Ultraman
David Corenswet incarne les deux personnages de Superman et d'Ultraman dans le film.
Pour répondre à l'objectif, Damm raconte que le travail d'ILM était quotidien durant le tournage pour capturer le plus de prises de vue possibles, pour rassembler les tests et captures de Superman en costume avec la cape, ses cheveux et les mouvements des plis. La simulation numérique de ces éléments devait être la plus parfaite possible afin de donner un réalisme aux scènes de vol.
La mise au point de leur technologie FaceSwap et de leur système MEDUSA à San Francisco ont été développés et utilisés pour capturer son visage et ses mouvements avec le plus possible de nuances de son jeu comme des nuances de vitesses, ses muscles, son squelette et ses vêtements. Ils ont ainsi pu créer son double numérique dans les scènes où Superman affrontait Ultraman.
En post-production, le travail d'ILM a ensuite été déterminant pour Superman, Ultraman et le Marteau de Boravia. Le pole de San Francisco avec Paul Kavanagh et celui de Sydney avec Stephen King ont utilisé les éléments de la réplique numérique en se fondant sur les éléments de tournage en direct. Ils avait pour objectif d'y rester le plus fidèle possible tout en respectant la vision de James Gunn et de Stéphane Ceretti : il ne fallait pas récréer un plan, mais améliorer ce qui avait été filmé, comme par exemple rendre le plus réaliste possible la force et la capacité de vol de Superman, tout en masquant le fait que l'acteur était positionné sur le gréement, le support qui le soutenait.
Selon Kavanagh :
La plupart du temps, lorsque vous voyez Superman voler dans son costume et sa cape, les cheveux au vent, la seule chose qui n'était pas en images de synthèse était son visage. Mais tout ce que nous avons fait était basé sur le tournage en direct, et nous y sommes restés très fidèles. Nous n'avons pas créé un tout nouveau plan, nous avons simplement amélioré ce qui avait été filmé. »
Un soin particulier a été accordé au mouvement de la cape qui devait être "mobile et authentique", comme aux cheveux et au visage dont l'expression pouvait être altérée par les ventilateurs. La vitesse devait aussi être ressentie par le spectateur en plus du réalisme.
Le Marteau de Boravia, Ultraman et L'Ingénieur
La séquence du Marteau de Boravia est un mélange de pratical (des effets spéciaux de type mécanique) et d'effets spéciaux numériques entre la combinaison métallique et le costume complet. Les scènes aériennes et acrobatiques ont été délicates comme le travail des ombres et des textures.
Pour L'Ingénieure, le défi était double : travailler sur la technologie des nanites et donner une "énergie supplémentaire" pour rester fidèle au travail de plateau. Pour les nanites, Damm indique qu'ils se sont inspirés du T-1000 du Terminator 2 : Le Jugement dernier (1991) de James Cameron. Le travail a été délicat pour certaines scènes clés du film. Les changements de forme, la création d'obstacles, la volonté de donner à ces créatures microscopiques une fonction et, bien sûr, les scènes du stade, aérienne comme celle de l'œil de Superman ont été sources de difficultés et de plaisir pour les équipes d'ILM.
Cette même scène du stade avec les acteurs câblés et projetés sur des tapis de protection devait être réaliste. ILM a donc dû travailler les effets de destruction, les structures du sol, les épaisseurs et la retranscription de la puissance, des impacts et de l'énergie. La scène de la bataille aérienne contre L'Ingénieur a supposé un travail pour le ciel et les nuages, comme sur l'impression de vitesse et de résistance du vent, en plus de l'invasion de Superman par les nanites.

Damm rapporte que le costume d'Ultraman se fondait sur des principes similaires au costume de Superman. James Gunn lui avait indiqué que celui-ci était plus ample et élaboré par sa mère. Il n'était donc pas issu d'une technologie de pointe ni envoyé depuis Krypton. On retrouve donc ces caractéristiques dans celui d'Ultraman créé à partir des scans numériques réalisés avec l'acteur dans un studio. Ensuite, les techniciens l'ont reconstruit en y simulant des effets de mouvements, des impacts et quantité de détails nécessaires pour découper à la main toutes les petites déchirures du costume d'Ultraman afin qu'il corresponde au costume utilisé sur le plateau.
Ozu est Krypto
ILM a beaucoup travaillé sur le super-chien Krypto à partir des plans filmés du turbulent chien de James Gunn, Ozu, comme traditionnellement dans l'histoire des comics DC. Ce dernier est particulièrement présent durant la partie du film allant de l'atterrissage des protagonistes dans le stade de baseball à la fin du combat entre Superman et Ultraman.
Stephen King précise que Framestore a créé le squelette sous-jacent de Krypto, tandis qu'ILM a animé l'animal en créant les systèmes musculaires et la fourrure de sorte que ses poils bougent correctement et correspondent à ceux d'Ozu. Le travail d'observation et le souci des détails ont permis de réaliser des séquences réalistes fondées sur une certaine "physicalité" lorsque Krypto renverse Ultraman et commence à détruire tous les drones.
La faille interdimensionnelle
Élément spectaculaire du film, la faille qui coupe la ville de Metropolis en deux est conçue comme un "organisme vivant" qui progressait.
Le superviseur des effets spéciaux Rick Hankins, en charge d'une grande partie de ce projet de recherche et développement, aborde les animations réalisées avec Matt Middleton. Ils se sont inspirés des caractéristiques de fonte du métal et de "la croissance cristalline du bismuth" pour créer cette faille et son mouvement. De nombreuses tentatives ont été faites pour parvenir au rendu souhaité par James Gunn. Il s'agissait d'exploiter les "détails géométriques" naturel du bismuth, comme le rappelait Beth Mickle en expliquant l'idée de James : on devait trouver un "monde construit à partir de l'arithmétique", en évitant absolument l'écueil d'un "monde fantastique créé par ordinateur". La surface qui se voulait crédible devait être à la fois métallique tout en ayant des passages de couleurs arc-en-ciel.
De même, ILM a travaillé pour rendre crédible le trou noir lorsque l'autre dimension s'ouvre. Le spectateur doit sentir l'aspiration et les éléments qui se brisent. Pour cela, ils ont donc inséré des éléments de débris se déplaçant vers le trou noir comme étant "les repères de premier plan" qui permettent au public de s'orienter et de savoir quelle direction est "le haut" tout au long de cette séquence.
Conclusion
La synergie des agences ILM à l'international a permis de réaliser et délivrer environ 560 plans VFX pour le film. Si ce n'est pas une première pour cette industrie, le projet Superman a été un projet d'envergure et complexe et le travail effectué se voulait à la hauteur d'un film de super-héros. Cet article d'ILM, en partie promotionnel et en partie retour d'expérience indique une prise de conscience d'un contexte particulier qui s'est traduit chez les techniciens par une réalisation d'effets visuels au service de l’histoire et des émotions. Même là, comme l'indique Enrico Damm, il était important pour l’équipe de rendre Superman humain et inspirant, tout en livrant des séquences spectaculaires et qui se veulent crédibles :
Il y a de nombreuses occasions où Superman aide des gens dans ce film, mais lorsqu'il sauve la femme sur le pont d'un bâtiment qui s'effondre, il ne se contente pas de se mettre en danger pour sauver une seule personne. En montrant à quel point il est important pour lui de sauver un seul individu à tout prix, cela démontre à quel point il est humain. Ensuite, lorsque tout s'effondre, il se relève héroïquement des cendres. Et ce plan lui-même semble tout droit sorti d'une bande dessinée, avec la poussière qui s'envole de chaque côté. C'était très beau de voir cette scène prendre forme, et encore plus de voir les réactions enthousiastes des fans de DC. »
De Metropolis à Krypto en passant par le Marteau de Boravia, le travail d'ILM sur Superman couvre un large éventail. Notre rédacteur Jay Stobie s'est entretenu avec les responsables créatifs d'ILM pour discuter de la façon dont ils ont fait voler David Corenswet, et bien plus encore. Cliquez sur le lien dans notre bio pour lire l'article complet.
Legacy Effects sur Superman
James Gunn a fait appel au spécialiste de la conception de personnages, le maquillage d'effets spéciaux, les costumes spéciaux et l'animatronique, Legacy Effects.
Avant la sortie du film, la société publiait son soutien au film un mois avant sa sortie, la veille de la confirmation d'Alan Tudyk en numéro 4.
La société laissait entendre un travail sur le fameux robot ainsi que sur le maquillage exceptionnel d'Anthony Carrigan pour Metamorpho et d'Edi Gathegi pour Mister Terrific.
La maquilleuse spécialiste des effets spéciaux Savannah Suderman faisait partie des équipes sur le film et manifestait sa fierté d'avoir œuvré sur Superman :
Le designer digital Adam Milicevic a partagé le 21 novembre sur Artstation sa création finale pour Legacy Effets de la méduse interdimensionnelle présente en arrière-plan dans le film.
Ce samedi 29 novembre, Suderman publiait une série de messages sur le design et la modélisation du Kaiju (bébé et adulte) pour James Gunn, ainsi que celle de Mr Handsome avec Scott Patton et Trevor Newlin.
Elle en a même profité pour modéliser une composition de Baby Joey à partir du design original de Lindsay McGowan avec le bébé Kaiju. Cette composition a été offerte à James Gunn.
Baby Joey ! Lindsay MacGowan a créé le concept original de ce personnage, puis je l'ai modélisé en 3D et j'ai réalisé cette illustration ridicule où on le voit chevaucher le bébé kaiju au coucher du soleil. J'aurais aimé qu'ils intègrent cette scène dans le film, mais j'adore qu'ils l'aient mise dans le livre d'art 🤓 @legacyeffects @jamesgunn #artofsuperman #superman2025
Superman : The Art and Making of the film
Le livre d'art évoqué par l'artiste serait-il celui montré par James Gunn et disponible à l'achat ?
J'adore Superman : L'art et la réalisation du film. Avant-propos de @davidcorenswet et introduction de ma part. Disponible dès maintenant !
La promotion continue avec un nouvel ouvrage présentant un aperçu des coulisses du film.
Synopsis : Le Superman de James Gunn marque le retour triomphal au cinéma du fils préféré de Smallville, inaugurant une nouvelle ère audacieuse pour les récits DC sous l'égide de DC Studios.
Dans Superman : The Art and Making of the Film, les fans ont droit à un aperçu exclusif des coulisses de la vision de Gunn pour un Superman qui ramène le personnage à ses racines optimistes, héroïques et colorées, avec toute l'action, l'aventure, l'humour et l'émotion que le public a connus dans ses précédentes productions DC, The Suicide Squad, Peacemaker et Creature Commandos.
Comme il l'avait fait pour The Art of The Batman de Matt Reeves en 2002, l'auteur James Field reprend la même forme et documente toutes les étapes de la production du film, depuis les premières conversations entre James Gunn et son compère de DC Studios, Peter Safran, sur leur vision de Superman et ce qu'il représenterait, jusqu'aux bandes dessinées qui les ont inspirés, en passant par la conception des costumes et des décors jusqu'aux effets spéciaux en post-production. Field a interviewé tous les principaux créatifs du film et présente le processus de réalisation.
Le livre comprend une introduction de James Gunn et une préface de Superman/David Corenswet, et une multitude d'illustrations conceptuelles et de photographies de tournage.

Éditeur : Abrams Books
Auteur : James FIELD
176 pages en anglais
Sortie le 20 novembre 2025
ISBN : 9781419780752
Prix : 50$ (ou entre 40 et 60 €)
On en apprend donc un peu plus en même temps que des ouvrages et autres supports seront commercialisés pour vos collections.
À bientôt sur Planet Superman pour les prochaines news sur L'homme d'acier !
JA





















Commentaires