Avec les annonces ce lundi de la bande-annonce de Superman diffusée à une sélection de médias à Burbank et de sa publication mondiale à venir ce jeudi, l'engouement et les réactions sont fortes de la part de tous les fans de DC comme de Superman. Cela discute de la première affiche. Cela discute des premières notes musicales et cela revient sur les idées et principes amenant à ce que l'on pourrait voir ce jeudi 19 décembre.
Les médias s'en donnent à cœur joie avec différents articles sur la vision de James Gunn et son approche de Superman, notamment depuis le tournage à Cleveland durant l'été 2024. Faisons le point ensemble sur quelques articles de la presse internationale qui aborde la méthode Gunn : entre révélations cachées, spoilers délibérés et bonnes surprises ?
La question des spoilers
Dans son article du jour, Screen Rant revient sur la problématique des spoilers de l'été. En effet, cet été, les premières images de tournage de Superman avaient fait le tour du web et provoqué un mélange d’excitation et d’inquiétude chez les fans. Alors que certaines prises de vue dévoilaient David Corenswet en costume de Superman dans la continuité du premier visuel du costume, dévoilaient Corenswet en Clark Kent en hommage à Jerry Siegel, dévoilaient d’autres héros du DCU, le réalisateur James Gunn avait tenu à clarifier sa position sur ces "révélations" (spoilers) qui avaient alors fuité en ligne.
Lors d'une visite organisée sur le tournage à Cleveland pour accueillir la presse, James Gunn s'était exprimé sans détour sur les clichés et vidéos prises à l’extérieur :
À la fin de la journée, est-ce que le fait que certaines choses soient partagées en avance par des photos prises par des fans peut réellement être qualifié de spoiler ? [...] Je n’aime pas les spoilers, mais cela ne diminue pas vraiment le plaisir de ce que les gens regardent.
Pour lui, en ce qui concerne Superman, les photos de tournage ne sont pas de nature à "spoiler" les plus grandes surprises du film. Le tout entrait alors dans une production qui semblait bien maîtrisée avec une certaine anticipation des fuites fournies par le public de Cleveland. Gunn déclarait d'ailleurs que les scènes tournées en extérieur ne contenaient jamais de révélations majeures :
Je ne tournerais jamais de gros spoilers en plein milieu d’une ville.
Le tournage en public en montrant des personnages comme Guy Gardner/Green Lantern, Hawkgirl, Mister Terrific, comme la vue de la rédaction du Planet menée par Lois Lane et Perry White, celle de Lex Luthor, de L'Ingénieur ou encore de Rick Flag Sr. pouvaient apparaitre comme des orchestrations de la production du film afin de faire monter la curiosité (la hype) tout en n'effleurant que la surface. Les éléments clés - twists narratifs, moments épiques et connexions avec le reste du DCU - sont soigneusement gardés secrets.
Pour les passionnés, voir Superman prendre vie avec un nouvel acteur et une nouvelle vision est déjà une source d'excitation suffisante. Les photos et vidéos ne font que renforcer cet enthousiasme et confirmer que David Corenswet incarne parfaitement L'homme d'acier dans cette nouvelle ère.
Chez Planet Superman, nous partageons plutôt la vision de James Gunn : ces clichés volés n’enlèvent rien à la magie que l’on ressent en salle. Il est toujours agréable de découvrir un film sans rien savoir, mais il ne faut pas oublier que l’essence de Superman réside dans ses thèmes universels : l’espoir, la justice et la résilience. Qu'importe ce qui a fuité, la véritable force de ce film résidera dans sa narration, sa réalisation et l’émotion qu’il véhiculera.
Et justement, le film Superman est une étape cruciale pour le DCU et son "Chapitre 1: Gods and Monsters". Quelles visions et quelles approches a adoptées James Gunn pour ce film ?
La vision de James Gunn ?
Comme l'a évoqué Umberto Gonzalez pour The Wrap, Superman prend son envol, mais sur quelles fondements ? Peut-on comme le rapporte Jesse Schedeen pour IGN considérer que James Gunn a "abandonné tout ce qu'il a dans sa vie et dans son âme » pour faire Superman ?
Les journalistes, comme d'autres médias, étaient à Cleveland sur le plateau en juin dernier pour interviewer James Gunn. De cet échange émerge son approche vers une version de Superman qu'il veut moderne et singulière au point d'abandonner l'approche "Legacy" du titre initial.
Cette "vision" se traduit par plusieurs idées essentielles telle une mission "pour le bien de tous" : 1) pas de construction d’univers forcée, 2) mais une histoire centrée sur un Superman établi , 3) avec une alchimie entre le duo Corenswet/Brosnahan pour redéfinir la relation Clark/Lois et la dualité supermanesque, 4) de façon singulière tout en assumant différentes influences.
Pas de construction d’univers, f*** ça !
L'un des points-clés de l'approche de Gunn pour Superman est son désir de se concentrer uniquement sur l'histoire de Clark Kent, sans chercher à installer d'autres films ou personnages :
Si quelque chose est là juste pour préparer autre chose, f** ça !
Gunn précise que chaque film doit pouvoir se tenir seul. S'il y a des connexions, comme avec la série Peacemaker, elles ne doivent jamais interférer avec la narration principale. C'est une stratégie qui rompt avec l'ancienne méthode de Warner Bros., souvent critiquée pour ses tentatives maladroites de lancer un univers partagé.
Une histoire centrée sur un Superman déjà établi...
Contrairement à d'autres adaptations qui explorent les origines de Superman, Gunn choisit de plonger directement dans l'action avec un Superman déjà en place, ce qui peut déstabiliser un peu le public :
Superman existe déjà. Lois et Clark se connaissent déjà. Lex déteste Superman depuis le début, même s'ils ne se connaissent pas personnellement. Nous commençons donc en plein milieu de l'action. Cela se déroule sur une courte période de temps.
Le postulat de James Gunn est assez original : le film se déroule plusieurs années après les débuts de Superman dans un monde peuplé de héros DC comme Mister Terrific. Clark Kent ne s'est pas encore vraiment heurté au milliardaire technologique préféré de Metropolis. Les deux hommes sont conscients de leur existence mutuelle, mais ce n'est que maintenant que Lex Luthor commence à s'attaquer à L'homme d'acier.
Cela permet au film de se concentrer sur le présent de Superman, tout en établissant des relations préexistantes avec les personnages-clés.
... avec Clark Kent et Lois Lane
Gunn avait partagé ses impressions sur le casting de David Corenswet et Rachel Brosnahan. Comme il avait pu choisir Chris Pratt pour les Gardiens de la Galaxie, James Gunn avait pour objectif de "trouver le meilleur acteur pour le rôle, pas nécessairement le plus grand nom", d'où son choix de David Corenswet.
Dès les premiers tests, l'alchimie entre les acteurs est parfaite, telle une évidence :
C'était simple, magique quand les deux ont joué ensemble.
Cela constitue pour James Gunn un pilier fondamental du film à venir. Leur dynamique que le réalisateur pense comme "jamais vu [dans] n'importe quel film de super-héros" précédemment, promet de redéfinir la relation entre Clark Kent et Lois Lane. Le film explore ce que "cela signifie pour une personne, qui est une journaliste incroyablement intelligente, têtue et sceptique, d'avoir une relation avec quelqu'un qui peut soulever un gratte-ciel".
La relation Clark/Lois se veut donc bien plus profonde, tout en explorant la dualité unique de Superman et la problématique du secret. Le réalisateur entend aborder cette complexité et cette richesse :
Ce n'est pas seulement Clark. Ce n'est pas seulement Superman. C'est Clark/Superman. Je pense que personne ne connaît Superman à moins de le connaître tous les deux. Et quand ils le connaissent tous les deux, ils connaissent le vrai gars. Et cela signifie qu'il n'y a pas beaucoup de monde.
De la singularité au-delà des influences
La vision de Gunn pour le film s'inspire évidemment de diverses influences comme le film Superman de Richard Donner (1978) et les médias DC antérieurs, mais le réalisateur notait aussi qu'il n'avait pas l'intention de faire "un film du type de celui de Donner" ou encore de Zack Snyder, mais de s'en démarquer. Il a pu citer le comics All-Star Superman comme une influence majeure. Il est particulièrement sensible à l'ambiance et à l'esprit du Silver Age (Âge d'argent) avec une approche de science-fiction où le scientifique Luthor serait comme un "sorcier" avec des "gadgets" technologiques.
Son idée est de s'inspirer de tout cela, tout en conservant sa propre identité et de faire différemment, car c'est Superman aussi.
Un ton différent pour Gunn
À cette information, toute sorte d'idées (ou craintes) nous viendra à l'esprit, mais Gonzalez comme Scheeden rapportent que le ton du film différenciera Superman des précédents films de super-héros de Gunn.
C'est de l'humour, mais ce n'est certainement pas aussi comique que 'Suicide Squad' ou des 'Gardiens [de la Galaxie]'. Il y a beaucoup d'humour dans ce film. Des gens comme Rachel (Brosnahan) sont très drôles et David (Corenswet) est très drôle aussi, donc il y a de l'humour, mais on essaie de créer quelque chose qui est bien ancré, mais c'est aussi un monde incroyablement fantaisiste, c'est de la fantaisie, on s'inspire d'autres choses comme 'Game of Thrones', où c'est un univers où les super-héros existent vraiment. À quoi ressemblent-ils ? Il y a là une magie indéniable.
Il y aura du comique, mais le ton pour Superman ne sera pas le ton habituel des dernières réalisations de Gunn.
Top Gun comme inspiration pour les scènes d'action
Pour les séquences de vol emblématiques de Superman, Gunn et son équipe ont puisé leur inspiration dans Top Gun: Maverick (2022, de Joseph Kosinski, avec Tom Cruise). Des drones de haute précision sont utilisés pour filmer les scènes aériennes de manière immersive :
Nous utilisons des drones qui volent autour de Superman et des autres personnages. Nous avons les meilleurs pilotes au monde pour ça.
Cette approche promet une dynamique réaliste et fluide des scènes d'action, tout en offrant des perspectives spectaculaires pour le public.
Pourquoi le slip rouge est de retour
L'un des choix stylistiques les plus débattus autour de Superman pour chaque itération de L'homme d'acier est l'inclusion ou non des fameux "trunks" (short/caleçon) rouges dans le costume de Superman.
James Gunn, initialement opposé à ce choix, a changé d'avis après une discussion avec David Corenswet qui incarne Superman :
Superman veut que les gens n'aient pas peur de lui. Il veut être un symbole d'espoir et de positivité. Il s'habille comme un catcheur professionnel pour inspirer la confiance.
Gunn expliquait qu'il a hésité un long moment à faire son choix. Elle rappelle le dilemme constant entre tradition et innovation autour du personnage de Superman. Ceci dit, cette explication finale nous ramène à l'histoire de Superman et à ses origines. Elle est aussi à la fois symbolique et cohérente avec la nature bienveillante de Superman et au symbole qu'il représente : espoir et positivité.
Une nouvelle identité sonore avec des clins d'œil au passé
Il est en de même pour la musique du film, d'autant plus quand on doit passer après John Williams et Hans Zimmer.
La bande originale du film, composée par John Murphy, s'annonce comme une fusion entre hommage et innovation. Gunn promet des références au légendaire thème de John Williams tout en créant une identité musicale nouvelle pour cette version de Superman.
Il y a des clins d'œil à Williams, mais aussi à John Murphy, qui a créé une bande originale d'une incroyable beauté. Mais ce qui compte, c'est qu'il s'agit d'une musique, pas d'une bande-son, et qu'il ne s'agit donc pas de chansons. Il y a quelques chansons. Et, bien sûr, j'ai choisi ces chansons à l'avance, mais ce n'est pas comme n'importe lequel de mes films précédents en termes de partition. C'est beaucoup, beaucoup plus une musique de film.
Le teaser de ce lundi a donné une première idée de cette approche.
Entre Legacy et avenir
La singularité au-delà des influences s'est concrétisée avec le titre du film évoluant en cours de projet. Initialement intitulé Superman: Legacy, le film a finalement abandonné ce sous-titre après réflexion :
Ce film ne parle pas du passé, il parle de regarder vers l'avenir.
Gunn met donc en avant un Superman moderne, tourné vers l'espoir et l'avenir, fidèle à l'esprit du personnage.
Conclusion : une nouvelle ère pour Superman !
Avec cette approche audacieuse, James Gunn semble prêt à offrir une version de Superman à la fois moderne, ambitieuse et respectueuse de ses racines. Des scènes d'action inspirées de Top Gun, un retour aux fondamentaux du personnage et un ton équilibré entre humour et réalisme font de Superman l'un des films les plus attendus de 2025.
Rendez-vous le 11 juillet 2025 pour voir la proposition de James Gunn afin que Superman s’envole à nouveau !
Captain Morpheus
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