A l'occasion de la sortie du film Black Adam, Captain Morpheus et Planet Superman organisait un petit jeu concours pour en faire profiter nos auditeurs et abonnés.
Retour sur ce live RTS Show Spécial sur ce film qui doit amorcer une relance de l'univers DC !
RTS Show Black Adam
Durant cette émission de 3h, Captain Morpheus seul, puis dans un deuxième temps avec ses invités (Actu DC, Mikofficiel aka Mikalel pour cette soirée, Nicodemus, OTH et Merej) analyse le film Black Adam.
Préambule
Captain Morpheus, symbologiste, spécialiste de la communication et fan de comics, vous propose un avis et surtout un décodage du film selon une grille de lecture différente du cinéphile.
En effet, celui-ci est par nature exigeant, ne se soucie pas forcément du contexte et n'a pas nécessairement un background comics important. Mais surtout, la cible est principalement le grand public, profane en matière de comics.
Notre rédacteur en chef est allé voir ce film, sans attentes dans l'absolu, car cela restait un film avec Dwayne Johnson, sur Black Adam. Son approche était de comprendre comment le public "profane" allait réagir par rapport aux puristes et spécialistes ?
Compte-tenu du parcours compliqué qu'a subi le film pour arriver jusqu'à nous, on trouve des choix, des changements visibles et ainsi il a été finalement agréablement surpris par la proposition de Warner.
Débrief sans spoilers (=divulgations)...
Des easters eggs...
Les Rolling Stones, Ennio Morricone, avec une symbologie forte.
Des notes de la Justice League de Snyder... lors de la présence de la JSA (Justice Society of America)...
Le film regorge d'easter eggs et de références... tout deux principalement musicaux.
Décryptage face à quelques inquiétudes
Pour la première fois, ce film pouvait être vu sans pression, car ce n'est pas vraiment un film de l'ancienne direction ni un film du Snyderverse.
Certes, on pouvait avoir des inquiétudes ou interrogations :
Un film à la Marvel ?
Le traitement de Black Adam ?
Le scénario ?
Le casting ?
Kahndaq et sa civilisation ?
La musique ?
Un film à la Marvel ?
Une des inquiétudes est de se retrouver devant un film Marvel-like...
Mais, en fait, on ne pouvait que si attendre. En effet, l'influence de l'ancienne direction sous Walter Hamada tendait à vouloir coller au style Marvel. Elle a donc donné des directives dans ce sens à savoir de mettre de l'humour, des blagues, etc.
Par ailleurs, la caution Dwayne Johnson en acteur principal pouvait laisser penser une orientation entertainment pour réaliser un film à grand spectacle d'abord.
Sauf que la nouvelle direction sous David Zaslav a changé la donne en initiant bien des reshoots, on trouve ainsi un 2e ton plus "sérieux" que l'on peut qualifier de ton snyderien.
Ce ton issu des reshoots, comme un deuxième cut, fait alors face au ton marvelien initial.
Les différences entre les 2 trailers de Black Adam illustrent bien cette hybridation [au-delà des questions de communication]. On a encore en mémoire la Josstice League par rapport au Zack Snyder's justice League. On peut avoir 2 ambiances, 2 scènes différentes au sein du même film avec pourtant les mêmes images tournées.
On observe au final pour Black Adam une espèce d'entre-deux, particulièrement étrange, mais attendu... par construction. La sensation de "puissance" des personnages éprouvée lors de la vision en salle montre une différence marquée avec un film Marvel, mais il va rester des traces, des éléments de la version initiale.
Même le jeu "pince sans rire", à la Terminator de Dwayne Johnson, sans empathie, très monolithique, est extrêmement efficace. Il montre que la crainte d'un film à la Marvel est largement corrigée.
On est plus sur un esprit DC.
Malgré les étrangetés, le rythme du film fait que "cela passe crème".
Comment traiter le personnage de Black Adam ?
L'angle "comicsophile" pousse à s'interroger sur le traitement qui allait être fait du personnage de Black Adam. On pouvait craindre de trouver non pas Black Adam, mais l'acteur Dwayne Johnson, The Rock dans ces œuvres en se montrant lui, plutôt que le personnage de comics.
Comme évoqué précédemment, la part de blague à la sauce "marvelienne" existe, mais elle est contenue et largement minorée.
Concernant Black Adam, quelle version allait-on avoir ?
Black Adam est inconnu du public, donc il était possible de créer une version du personnage. Dès lors le défi était de conserver l'essence-même du personnage.
Le personnage de Black Adam est comme il est, car il pense qu'il ne mérite pas d'être mieux. Cette approche est difficile à écrire et à jouer, d'autant plus dans un contexte de spectacle et d'action.
C'est une version qui a beaucoup intéressé notre rédacteur en chef. Le personnage n'est plus une version malfaisante, mais une cherchant sa rédemption, un anti-héros.
Le personnage ne comprend pas pourquoi il utiliserait d'autres méthodes que la violence pour parvenir à ses fins. On s'interroge sur sa psychologie et sur le pourquoi il est comme ça.
Et de ce point de vue, il y a une très bonne écriture, qui prend à contre-pied avec succès.
Un scénario pauvre ?
Les premiers retours sur le film font état d'un scénario absent ou pauvre.
Mais Captain Morpheus a eu l'impression d'ouvrir un comics. Il a pour sa part une préférence pour la translittération comme le fait Snyder dans son cut : translittérer ETrendre cinématographique.
La vision de Kahndaq a "impressionné", mais pour le reste le scénario ne vole pas plus haut que celui d'un comics. C'est très simple, très plat, très prévisible... mais comme pour un comics. On ne peut pas faire un scénario compliqué, et le génie de celui-ci réside justement dans le fait que c'est une adaptation pour présenter l'histoire selon différents angles. Le scénario se fonde sur une "structure" comics et non cinématographique qui peut désarçonner.
On est de plus sur un entre-deux : la direction voulue par l'ancienne direction face à celle voulue par la nouvelle direction. Le grand public ne prend pas cela en considération, contrairement aux cinéphiles amoureux de comics.
Si l'histoire est trop compliquée, cela tue l'effet recherché.
Le film est structuré comme un comics dans sa structure et son essence. Autant on a eu des films de Snyder qui respecte l'essence de DC mais pas la structure, autant d'autres comme Shazam! ou The Suicide Squad, etc. ne sont pas du tout DC Comics, mais sont comme des Marvel chez DC.
Jamais, l'ambiance DC n'a été aussi marquée que dans Black Adam : du Silver age, du Modern age, du Golden age, tout y est. L'effet JSA ?
Man of Steel, Batman v Superman ou la Zack Snyder's Justice League sont des films DC, mais avec la touche Snyder. Ici l'énergie manifestée et la puissance dégagée par les personnages montrent l'univers DC à 100%. On est loin de Marvel, bien loin du simple humour avec des repères abaissés afin de rendre cela familial. Logiquement le film a été rendu plus neutre par des retraits (scènes violentes enlevés, éléments sociaux revus, etc.), mais est 100% accurate DC.
Le scénario selon cette approche comics est bien passé pour notre rédacteur, mais cela peut évidemment ne pas plaire à tout le monde. Notons que l'action représentant près d'1h30 sur 2h de métrage, le scénario ne peut pas être trop poussé.
Enfin, il est à noter que Black Adam figure parmi les personnages de second ordre, la deuxième division de DC. Le film est une "vitrine" pour relancer la machine DC, annoncer de nouveaux personnages, déclencher une partie du DCEU (JSA, etc.). Il faut que cela envoie, il faut du spectacle. Visuellement, si cela n'est pas parfait tout du long, cela reste propre et efficace. On ne peut pas exiger autant d'un personnage de moindre importance. Lui consacrer un film est déjà énorme. Il s'agit ici d'un tremplin pour amener autre chose, emmener Dwayne Johnson et sa fandom, tout en se débattant avec les effets négatifs des décisions prises par l'ancienne direction.
Le casting ?
Aldis Hodge en Hawkman ?
Une des craintes était de trouver un Hawkman trop tendre, trop "Will Smithisé", c'est-à-dire "coté afro-américain cool". Or l'acteur Aldis Hodge a porté le personnage avec beaucoup de style, comme un leader dans sa manière d'être, ne baissant pas les yeux devant Black Adam.
Il n'est pas aussi agressif dans son incarnation que le prince Khufu plein de rage dans les comics, mais est une version thanagarienne avec son superbe vaisseau.
Cette première apparition est une réussite.
Les personnages d'Atom Smasher et Cyclone
Ils ont beaucoup plu à notre rédacteur : l'allure et les pouvoirs de Cyclone étaient bien, l'alchimie avec le personnage d'Atom Smasher est bien passée, bien que ce dernier soit la caution comique du film.
Doctor Fate
On notera le charisme de Sarah Shahi, mais c'est surtout celui de Pierce Brosnan incarnant Doctor Fate qui crève l'écran.
Le Doctor Fate du film correspond à la version des années 1940 de Kent Nelson, celui du Golden Age, qui est le mentor de toute l'équipe. Avec Hawkman, Doctor Fate est à l'instar du Batman d'Affleck extrêmement comics accurate !
DC Accurate !
Le film a pris le parti de ne pas proposer de story origin des personnages. Il faudra aller lire les comics pour creuser l'histoire de chacun, au risque de perdre des gens.
Kahndaq et sa civilisation ?
Le symbologiste a forcément été intéressé par ce point. D'autant que le traumatisme Moon Knight n'est pas si lointain.
La cité fictive se situe en Egypte dans la péninsule du Sinaï et les premiers événements se situent il y a 5000 ans. Par conséquent, les écritures disponibles ne sont pas dans cette région les hiéroglypes classiques, mais les écritures sumériennes de la Mésopotamie utiles pour marchander : l'alphabet phénicien (le proto-hébreu) et le cunéiforme.
Les textes sont en sumérien, cela respecte bien la civilisation. Idem pour l'architecture, les noms des personnages, etc. Ici l'égyptologie est bien réussie.
L'endroit a une culture, une idéologie, une spiritualité bien précises. Les habitants sont des sunnités inspirés par les prophètes, les figures représentant la divinité et protectrices.
La bande son ?
On a des musiques anachroniques, mais bien choisies à des moments permettant de soulager la dureté.
Symbologiquement c'est bien vu.
La scène post-générique ?
Allez là voir !
On remet les codes pour iconiser le personnage de Superman avec une très grande classe !
Elle a été accueillie positivement.
Conclusion
Captain Morpheus a aimé le film. Il est loin d'être mauvais sans évidemment être un chef d'oeuvre.
Le film est entre deux chaises (l'ancienne direction et la nouvelle) du fait des reshoots, mais il est DC accurate à 100% : l'ambiance, la puissance et la narration. Ils ne s'en sortent pas si mal compte-tenu des difficultés liées aux choix contestables de l'ancien régime. Il est dans une phase de transition et a tenté de minimiser les traces de ces choix.
Le nécessaire a été fait pour recréer une espèce de neutralité, tout en laissant plein de petits indices pour la suite. Black Adam est un personnage secondaire qui ne peut pas avoir de scénario poussé.
Ce film est un film filler (hors série).
7,5/10, mais ;) !
Résultats du concours
Vous avez été nombreux et nombreuses à participer et nous vous en remercions chaleureusement !
Planet Superman vous permettait de gagner 2 places de cinéma pour aller voir le film ainsi que le Graal des comics book, l'Action Comics #1. Pour participer au concours, vous deviez intervenir sur les différents réseaux sociaux Twitter, Facebook et Instagram.
Les gagnants du jeu concours étaient tirés au sort après minuit, heure limite de participation :
Bravo à meggi680 et Louis Mièze qui remportent une place de cinéma (ce dernier a finalement préféré la laisser à une autre personne, grand prince) !
Et félicitations à flash5290 qui remporte l'Action Comics #1 !
Le tout en vidéo ci-dessous :
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