Le deuxième petit apéritif est sorti ce mercredi à 15h avec les premières images en live action du film Superman. Trente secondes durant lesquelles nous avons pu observer pour la première fois le Daily Planet vu du ciel, l'équipe de la rédaction du Planet menée par Lois Lane/Rachel Brosnahan et Superman en plein vol vers les cieux !
Les réactions ont été vives au sein du public, donc Captain Morpheus a lancé un live spécial sur L'homme d'acier dans la soirée : retour sur les réactions et analyse de ce mini-teaser.
C'est parti !
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Émission spéciale Apéritif #2 !
Le 18 décembre 2024, Captain Morpheus lançait une nouvelle émission pour aborder l'impact de ce deuxième mini-teaser, les réactions très diverses à sa diffusion et le contenu proposé. L'amigo rédacteur OTH a rejoint le Captain pour ces discussions et analyses.
Comme de coutume, nous vous invitons à voir (ou revoir) l'émission, accessible plus bas.
Sinon, voici les idées principales évoquées.
Colorimétrie : le problème vraiment ?
Parmi les réactions premières, on a pu noter bien des commentaires sur les réseaux portant sur la colorimétrie des images. La réaction est directe et sans nuance : "c'est un téléfilm", "on dirait la CW", "les couleurs ne sont pas naturelles", etc.
Mais, ils oublient quelques éléments de base :
Quel outil est utilisé par les personnes pour visualiser ce mini-teaser ? Votre smartphone ou votre TV/grand écran ?
Qui a réalisé ce teaser ? L'équipe marketing autour de James Gunn, pas le réalisateur lui-même. Il a même dû leur demander de revoir leur copie ces dernières semaines.
Sont-ce les préférences qui président à notre connaissance et à notre analyse ? Il nous faut mettre de côté l'ensemble de nos préférences pour tenter de comprendre objectivement les idées proposées selon des références et des connaissances.
L'univers est celui de DC. Est-il censé être naturel ou réaliste ? L'approche "very similitude" de Warner visait à proposer à partir des réalisations de Christopher Nolan un réalisme très marqué. Il a été appliqué à travers une noirceur, des ténèbres (darkness) : pour Batman réaliste à Gotham dans le cycle Nolan, puis pour le Superman de Man of Steel dans le cycle Snyder. Si on se penche sur Metropolis, elle n'est pas very similitude, mais rétrofuturiste tel le dessin animé de Bruce Timm. Elle est la ville des années 1930-1940 mêlée à des aspects de la city of Tomorrow (la ville de Demain). Le monde DC est dystopique, imaginaire, fantastique... Bref, pas vraiment réaliste donc.
De plus, au sein d'un run de comics, on aura des différences graphiques et de ton (par exemple American Alien). C'est une spécificité de la culture comics qui reste le matériel d'origine. James Gunn comme Zack Snyder ont une culture comics validée. Ils l'utilisent et en jouent à leur manière dans leurs propositions, mais le principe reste.
La proposition de Gunn reste encore à découvrir. Ce n'est qu'un tout petit teaser. Quelle était l'intention de James Gunn pour cette vidéo ?
Et bien sûr, bien d'autres points.
Les indices laissés par James Gunn
Le costume a été vu comme assez différent entre les différentes publications de ces derniers mois : le col a évolué ; le costume apparait plus ajusté voire plus serré (plusieurs costumes à envisager ?) ; même la couleur semble moins sombre ces derniers jours par rapport au premier visuel publié. On peut alors s'interroger sur l'histoire réelle à venir dans le film.
Et si les premières photographies étaient une diversion pour montrer des personnages différents ?
Les scènes du mini-teaser
Le duo Captain/OTH s'est penché sur le mini-teaser qui contient des plans aux multiples détails pour poser une Metropolis et faire appel au souvenir des spectateurs ou, en tout cas; tenter de leur parler directement.
Metropolis
L'ouverture de la vidéo est une vue aérienne de Metropolis.
On y voit une ville à l'architecture entre classicisme et modernisme en arrière-plan, telle la Metropolis des comics. On nous présente au centre le Daily Planet également comics accurate. Contrairement au film de Richard Donner, nous ne sommes pas à New York.
Sans le moindre doute, nous sommes situés à Metropolis.
Le Daily Planet
Ensuite, on passe à l'intérieur du bâtiment de la rédaction du Planet. On y voit l'équipe avec Lois Lane/Rachel Brosnahan, Jimmy Olsen/Skyler Gisondo, Mikaela Hoover/Cat Grant, Steve Lombard/Beck Bennett et Ron Troupe/Christopher McDonald, parfaitement caractérisés.
La vibe, c'est-à-dire l'ambiance ou l'atmosphère induite par le mobilier (velours des chaises de bureau ainsi que les luminaires), par les couleurs orange et marron ("groovy vintage") tout comme par les motifs et formes de l'habillement ou encore par la coupe de cheveux de Cat Grant comme par la moustache de Lombard sont typiques des années 1970. On est de retour en 1978 puis les années 1980, dans l'âge d'or des comics et du Donnerverse. Le style est celui de New York. Toutefois, si le matériel informatique a un design à l'ancienne, sollicitant également la nostalgie de ces années 1970, il est sans fil en ce qui concerne les claviers.
Nous sommes dans l'ambiance d'un Daily Planet tel que le proposait Geoff Johns, ou encore lorsque Bruce Wayne se présente à Lois dans Batman Silence (Batman: Hush de Jeph Loeb et Jim Lee). Elle est aussi chaleureuse et vivante, assez moderne. Cela diffère de Superman Returns un peu superficiel ou encore des bureaux impersonnels dans Man of Steel. La rédaction a gardé la baie vitrée typique des médias de presse, comme celle dans le Superman de Donner.
Dans Superman Returns, on naviguait entre années 1940 et les années actuelles. Dans la série Gotham, on faisait également le voyage entre les années 1930, les années 1990 et le futur. Le papier garde une bonne place aussi, logique pour une rédaction a priori, mais à notre époque cela est plutôt informatisé. On mélange donc sciemment des époques et des styles, dans une approche rétro (pas trop ancienne) et futuriste.
L'instant graphie
Comme tout spécialiste du décryptage, nos intervenants ont fait une pause typographie au sein de leur analyse. ;)
Faisons simple, c'est un hommage à la graphie des films de Christophe Reeve, sans les trainées.
Le public dans les rues
Les gens sont habillés comme dans les années 1970, mais sont équipés de smartphones et filment les événements. On retrouve cet anachronisme relatif.
Ceci dit, nous ne partageons pas l'idée que ce sont des images telles que celles de la CW, mais soulignons l'importance accordée à la présence d'habitants de Metropolis durant ces séquences. La ville est occupée et la population réagit face à un événement.
Captain Morpheus lance même l'hypothèse : une mise en abime filmée par un personnage du film ?
Notons que le style et le standing de la population peut contraster avec le péquenaud Clark Kent qui va débarquer de sa campagne du Kansas.
Les gens de l'immeuble
Pas d'IA ici, mais telle une case de comics, nous avons un groupe de personnages au style des années 1960-1970. L'habillement (chemise et gilets à carreaux) comme le mobilier constituent un autre repère temporel. Dans le même temps, c'est retro, épuré bleu, sans détail, avec un design pop art.
La case de comics est travaillée presque de façon brute, juste colorisée.
Le vol de Superman
Cette scène entrerait dans une scène de prises de vue par drones, méthode que l'on connait avoir été utilisé par James Gunn. Superman est en posture de vol, vu de dos avec la cape portant le S jaune supermanesque. Ses cheveux sont en bataille et on a une bonne impression de vitesse.
Deux points sont touchés chez les fans : le S évidemment et l'impression de vitesse.
Le public fuyant
C'est un nouveau plan avec des personnes de la ville au style vestimentaire des années 1970-1980, équipés de portables aussi, à New York avec son taxi jaune. Les parasols orange et vertes font référence à ceux du marché de côté du Manhattan de l'époque. Ils constituent une filiation directe au Metropolis/New York de Richard Donner avec un grand souci du détail de la part de James Gunn.
La ville y est encore vivante et dynamique.
Les personnages dans le parc
Cet autre plan montre plusieurs personnages aux looks représentants des époques différentes.
En arrière-plan à gauche, on trouve un homme au gilet à rayures de style pop art marron avec col polo des années 1970, à sa droite un homme en gilet bleu et jeans des années 2000, puis l'homme des années 1990 avec son blazer trop large, à droite l'homme tel un membre du Saïan Supa Crew, le collectif de hip-hop français de la fin des années 1990/début des années 2000.
Enfin, on repère un personnage à gauche en costume cravate avec un sac de sport, qui a immédiatement fait mouche chez Captain Morpheus et montre la précision de James Gunn.
Rien n'est laissé au hasard.
Ce dernier fait référence au film Superman II dans une scène durant laquelle le personnage en costume est armé d'une batte de baseball et de son sac de sport pour combattre avec d'autres habitants furieux contre Zod et ses sbires.
Les scientifiques
Ces personnages ne sont pas de Metropolis, ressemblent à des scientifiques ou miliatires et travaillent pour LuthorCorp. Habillés en chemises hawaiennes, ils dénotent en termes de style du reste de la population de Metropolis.
Ils observent aussi le ciel (Look Up sur la vue suivante du teaser) comme la population précédente.
Le vol vertical de Superman
Cette scène se rapproche d'une scène de Man of Steel comme Zack Snyder l'avait précédemment iconisé. Durant celle-ci, Superman apparait rapide et puissant.
De façon épique, il monte dans la lumière avec un soleil chaleureux et lumineux.
Conclusion
Cette dernière partie associée à la phrase Look Up (Regarde vers le haut) vise à lever la tête vers le ciel et à orienter vers une élévation. Le message portée est celui d'une inspiration vers la lumière. Tous ces plans illustrent le souci du détail du réalisateur parfois jusqu'à la case de comics pour mettre en avant Metropolis, mettre en place une ambiance rétrofuturiste et pousser au fil des images vers le soleil.
Peut-on comme OTH envisager la trajectoire suivante : avec le film de Richard Donner, on avait une histoire d'amour ; avec Man of Steel, on envisageait la place de Superman dans le monde ; enfin avec le film à venir, on aurait le chemin suivi par Superman afin qu'il inspire l'humanité au monde, avec un élan d'espoir ?
Une question se pose aussi : Pourquoi tout ce travail sur les années 1970-1980 ? Cela répond à une volonté de toucher les parents actuels vivants à cette époque, potentiellement cibles marketing, qui emmèneront leurs enfants et seront la force vive économique. On cible aussi les personnes mises à l'écart par le Snyderverse par un aspect plus coloré et plus lumineux, qui reste dans l'essence de Superman.
L'approche torturée ou complexe du Superman est évidemment possible, à l'instar d'un Batman. Néanmoins, Superman ne se limite pas à cela - Batman non plus d'ailleurs, mais il se fonde sur une souffrance qui le rend partiellement sociopathe et cela constitue un pilier -, car il est fondamentalement porteur d'espoir, recherchant le meilleur dans chaque personne, au-delà du simple boyscout.
Le challenge de James Gunn semble aussi de proposer 90 ans d'histoire du lore de Superman, mais en même temps, si son parcours montre qu'il a une appétence pour une certaine déviance ou un décalage assumé, le talentueux réalisateur est aussi un communicant de haut niveau qui observe à la loupe les réactions du public pour agir. N'oublions pas la partie business parallèlement à l'angle artistique, Il est là avec Superman en premier jalon de la partie Gods de l'univers qu'il lance face à d'autres éléments qui seront dans la partie Monsters.
Le teaser ne cherchait pas à être beau. Il cherchait à passer un message pour nous obliger à regarder vers le haut.
Replay de l'émission
L'émission est en entier ci-dessous, si vous l'aviez manquée :
JA
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