Joseph Ali aka Le Connard de Kandor se trouvait au Grand Rex de Paris mardi soir pour assister à l'avant-première du film Black Adam. Retour de notre chroniqueur de luxe dans le cadre de ses revues cinéma pour la Chaine du Connard et en exclusivité pour Planet Superman, sans spoilers (=divulgations).
Attention cela déménage !
Direction le Grand Rex
Il est 18h40, de loin j'aperçois la bâche qui recouvre la devanture du grand Rex en travaux.
Au pied du bâtiment un attroupement qui laisse place à une longue file d'attente. Une fois l'angle de la rue dépassé. Je vois la silhouette de la chevelure de CVLF, à côté de lui se tient mon compère Redoine. Nous serons rejoints par nos camarades Nero, ActuDC, Mikofficiel et Merej.
Un bond dans le temps d'une heure et nous voilà dans une des rangées du balcon. Les fauteuils sont inconfortables et inadaptés au personne ayant une corpulence plus importante que Frodon Saquet ou Mimi Mathy. Tant pis pour nos genoux. Une voix retentit dans les haut parleurs... C'est le chauffeur de salle qui tente de faire monter la température et l'excitation. Son micro fermé, l'écran du grand large s'abaisse, les lumières s'éteignent et après une présentation de Dwayne Johnson, le film peut commencer.
Après beaucoup de théories, de spéculations, je fais au mieux pour me défaire des attentes. Enfin nous pourrons juger sur pièce Black Adam.
Il décrypte le film
La photographie
La photographie est déjà une bonne surprise avec un travail non seulement soigné, mais avec une certaine ambition et un bon goût apparent. Les jeux d'étalonnage sont cohérents et même si j'ai plus apprécié certaines parties que j'ai trouvées vraiment réussies, notamment le travail sur les scènes d'époque et la gestion de certains plans nocturnes.
L'ensemble est très satisfaisant dans ce département. C'est filmé proprement, tout est visible.
Réalisation et mise en scène
La réalisation par contre est sans personnalité s'évertuant à proposer un travail correcte, mais sans originalité, c'est exclusivement de la commande et du divertissement.
Pour la mise en scène, il n'y a pas de ton ou d'intention marqué, mais une vraie volonté affichée de divertir sans prise de risque et sans que le spectateur ne doive allumer son cerveau.
On s'en tient au récit avec des mécanismes scéniques scolaires, mais propre, où la part belle est faite à l'action.
Scénario
Le scénario est sans doute ce qui pêche le plus dans le sens où l'on sent les réécritures et la différence de niveau est extrêmement flagrante : si bien que l'on passe par des moments d’infâmes déjections toxiques, puériles et clichés à des moments qui à côté du reste semble être de l'orfèvrerie... alors que c'est juste le minimum syndicale.
On peut noter aussi que les scripts doctors partaient de très très loin et il faut féliciter l'effort qu'exigeait la tâche titanesque de transformer un déchet en plat comestible. Félicitations donc pour cela en espérant que le futur nous laisse voir un réel mieux dans les propositions.
Effets visuels
Pour les effets visuels et l'action il n'y a rien d'inédit, mais le tout est plutôt bien mené.
Ce n'est pas du James Cameron, mais ça fait le job et le rythme soutenu est agrémenté par des choses de très bonne facture.
Le casting
Pour ce qui est du casting, déjà on va clore tout suspense :Dwayne "The Rock" Johnson a fait le taf !
Je dirais même qu'il est très investi et qu'il s'est bonifié avec l'âge. Ses petites rides lui donne plus d'expressions et, même s'il ne sera jamais Marlon Brando, le gars a fait le travail et s'en sort haut la main.
Et ce n'était pas facile d'exister à côté de Monsieur Pierce Brosnan. Putain, c'est la grande classe.
Chaque réplique de son texte, il parvient à tout magnifier, la très très grande classe.
Quintessa Swindell n'a pas beaucoup de texte, mais elle est très intéressante.
Aldis Hodge fait également un bon travail, malgré certaines choses qui le décrédibilisent par moment, mais qui ne sont pas de son fait.. Lui fait son taf.
Mohammed Amer est pas mal non plus. Il est drôle et bénéficie d'un des personnages les plus sympathiques qui sont proposés.
Le reste fait le job sans rien proposer de mémorable.
La musique
La musique est de manière surprenante très bonne lorsqu'elle est utilisée dans le film.
A l'écoute de la bande originale à part, en amont de la sortie, l'impression était très mauvaise, mais là c'était très bon et tout à fait dans le ton. C'est même un des points positifs du métrage.
La conclusion du Connard
Black Adam n'est pas un chef d'œuvre et ne deviendra sans doute pas culte.
Il aura fait couler beaucoup d'encre avant sa sortie et c'est malheureusement ce qui restera.
Sinon c'est une bonne série B d'action avec un très bon rythme et beaucoup de bonne volonté.
Oui il y a des choses à revoir, mais connaissant ce que le film devait être, on est un peu face à un mauvais élève qui s'est ressaisi in extremis. Je me plais à croire qu'il faut plus l'encourager que le sanctionner. C'est loin d'être médiocre et certaines choses sont très prometteuses. Croisons les doigts.
Ce sera 6,5/10, mais bon je ne suis qu'un connard qui donne son avis.
Joseph Ali
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